vendredi 3 juillet 2009

Insauvable moi

Mach ressent très jeune la "chose en soi" comme superflue. Musil est naturellement frappé par la célèbre phrase du physicien qui fut sa révélation et qui marqua tant d'écrivains et d'artistes de sa génération : "Par une belle journée d'été à la campagne, tout d'un coup le monde, y compris mon Moi, m'apparut comme une seule masse cohérente de sensations, dont la cohésion était seulement plus forte dans le Moi" ([1]). Ainsi, le Moi inexistant est-il pris "en pleine pâte" dans le monde. Il est "déjà" insauvable, tout en restant la seule preuve de l'existence du monde.
[1] Mach, Ernst. - Analyse der Empfindungen ; 1886, trad. par P.-L. Assoun

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire